Par Jean-Noël Grandhomme, maître de conférences (HdR) à l’Université de Strasbourg.
Cent ans après les événements il n’est plus possible de se contenter d’une vision « à la Hansi » des Alsaciens et des Lorrains annexés dans la Première Guerre mondiale. Leur histoire est beaucoup plus nuancée et multiforme. La mémoire d’une telle histoire ne peut être que complexe. En Alsace-Lorraine, aujourd’hui appelée Alsace-Moselle, tout revêt un caractère particulier : les commémorations, les monuments aux morts, les associations d’anciens combattants. Le terme de « Malgré-nous » apparaît dès 1920 pour désigner ceux qui sont censés avoir tous combattu contre la patrie de leur cœur sous un uniforme honni. Dans le même temps se développe une autre mémoire de la Grande Guerre, celle des Alsaciens-Lorrains qui se sont installés outre-Rhin, des Allemands nés dans l’ancien Reichsland et des autonomistes ; complètement discréditée après 1945. L’approche du centenaire conduit à un regain d’intérêt pour la Grande Guerre, dont les mémoires autrefois divergentes pourraient ne faire plus qu’une.
Conférence organisée par l’Association des Amis du Musée du Pays de Hanau.